Comme je l'écrivais dans le dernier article, parfois, j'ai l'impression que ce n'est pas que le COVID qui freine l'essor ou tout du moins le rayonnement de l'eacm... mais c'est peut-être que je suis trop attachée à l'eacm, qui sait?
Les premiers éléments qui m'ont un peu surpris furent une communication de mars 2020 dans le mensuel municipal de la ville. La première de
couverture arborait 2 personnes pratiquant la céramique. Evidemment, cette photo en une attire mon attention : même si le titre annonçait que cette publication était axée envers les seniors, je pensais à une mise en lumière de l'école d'art Claude Monet (eacm) qui détaillerait les atouts de ce lieu fort de la ville.
En fait, pas du tout. Cet article vantait les ateliers dispensés dans les foyers pour seniors. J'apprenais par la même occasion la présence de ces lieux gratuits pour les seniors, n'en étant pas (encore ^^ ) une. La présence de tel lieux en faveur des seniors est une chose louable mais le fait qu'il y ait finalement 2 services municipaux qui peuvent en quelque sorte se concurrencer m'a surprise. D'autant que cet article ne s'est jamais suivi d'une promotion de l'eacm. Ce sujet m'avait vivement interpellé à l'époque mais j'étais passé à autre chose...et le confinement national est aussi arrivé.
En octobre dernier, les cours ont pu reprendre à l'eacm. Ce moment était attendu par tous et toutes. Mais bien sûr, les mesures gouvernementales en ont décidé autrement ... ou presque. Tandis que notre plaisir de se retrouver et de remettre les mains dans la terre n'avait duré que l'espace d'un cours, j'apprenais avec stupéfaction que les foyers, quant à eux, restaient ouverts. La COVID touche plus particulièrement les seniors, mais ces foyers restaient ouverts, contrairement à l'eacm. C'était pour moi incompréhensible. Même si cette fois-ci j'avais un peu pestée à travers les réseaux sociaux, j'avais fini par passer à autre chose : les contradictions dans les mesures étaient tellement nombreuses qu'il valait mieux ne pas toutes les compter, au moins pour ma préservation psychologique, si j'ose dire.
Le premier trimestre fut donc quasi nul en terme de création : j'avais pu faire un modelage au premier cours. C'est tout. L'eacm a proposé de reporté le paiement du premier trimestre sur le deuxième afin de ne pas pénaliser les élèves qui n'avaient donc pas pu avoir les cours.
Ce deuxième trimestre est déjà bien entamé, voire même presque fini. Les enfants et adolescents ont la chance de pouvoir pratiquer tandis que les adultes attendent le plus patiemment possible : les cours leur sont interdits. L'absurdité de la situation est que je pourrais pratiquer dans des ateliers privés mais pas à l'eacm alors que l'espace est suffisamment grand pour mettre en place tout le nécessaire pour assurer la distanciation sociale... L'eacm fait son possible, j'en suis persuadée. Le 09 février dernier je reçois un courrier signé du maire... et daté du 25 janvier (et là, ce n'est pas un problème de la poste!) nous proposant "afin d'offrir une continuité pédagogique de qualité [...] une offre de cours en ligne". Comment cela se décline pour la céramique ? Et bien l'idée est de venir chercher de la terre à l'eacm et de pouvoir avoir à disposition soit des cours en visio soit des petites vidéos nous proposant des techniques ou thèmes en nous précisant que l'émaillage des pièces serait impossible. Or, cette partie représente une bonne partie du travail de création. Une pièce non émaillée, outre le fait qu'elle reste poreuse si on ne la cuit pas à haute température (notamment pour le grès et la porcelaine) n'a pas la même allure que sans. Imaginez un vase de Sèvres sans son bleu... ce serait triste. Bref, l'eacm nous propose cette alternative car il n'est en réalité pas question de rembourser ce 2eme trimestre payé par le 1er... et, je le répète, on reçoit ce courrier juste avant les vacances de février, soit un mois à peine avant la fin du 2eme trimestre...
Tout cela me rend perplexe, pour plusieurs raisons.
Déjà, à l'eacm, lors de l'inscription en septembre denier, des mesures avaient été prises au regard de la situation sanitaire : chaque cours était limité à 10 personnes maximum. D'autre part, au vu des locaux, il aurait tout à fait possible d'envisager un sens de circulation pour éviter le brassage des personnes. Mais bon, il n'y a guère d'autre choix que d'appliquer les mesures gouvernementales... j'en suis consciente.
Mais pour ce 2eme trimestre, je m'interroge à nouveau en lisant ce nouvel article dans le bulletin municipal qui ne correspond pas à la réalité de ce que je vis. Certes, peut-être que des cours adultes ont pu se maintenir à distance comme les cours d'histoire de l'art, mais personnellement depuis janvier, je n'ai pas eu cette possibilité et lire cet encart m'a étonné. En le lisant, j'avais l'impression d'une part que l'eacm se démène comme elle peut toute seule sans réel soutien de la municipalité et d'autre part que la municipalité s'offrait ainsi à peu de frais une communication positive facile.
Pourtant un article plus réaliste aurait été compris de tous en expliquant notamment que la mairie doit appliquer les mesures gouvernementales et que l'eacm fait son possible pour le maintien des cours et réfléchi pour ceux qui n'aurait pas pu reprendre les cours au lieu de faire croire que "tout est quasi normal".
En plus, un article ou une communication municipale dédiée aux personnes concernées auraient pu expliquer pourquoi ce 2eme trimestre ne serait pas remboursé en lieu et place de ce courrier envoyé tardivement pour une mise en place d'une soi-disant continuité pédagogique. Un peu plus de transparence sur ces aspects aurait permis une bien meilleure acceptation de tout cela.
J'ai appris ce week end, que les inscriptions pour le 3eme trimestre vont commencer. Cette fois-ci, les informations sont claires : les cours pour adultes ne pourront se faire qu'à distance. Ce sera sans moi. Je patienterai... ou je craquerai et irai profiter d'un stage de céramique en attendant septembre et l'espoir que les cours pourront reprendre 'en vrai'.
Certes tout cela n'est "que de la céramique", mais pour moi, c'est ma bulle d'oxygène et elle me manque...