mercredi 16 juin 2021

Tomate cœur de bœuf

En octobre dernier, l'école d'art fermait ses portes... Heureusement, j'ai un peu de grès à la maison... Evidemment, faire des créations dans son salon sans avoir d'espace dédié n'a rien à voir avec le fait d'avoir un créneau horaire et un lieu dédiée à la pratique de la céramique qui m'apporte ma grosse bulle d'oxygène et d'évasion hebdomadaire...

Mais bon an, mal an, j'ai pu créer quelques pièces et j'ai pu aussi passé des bons moment avec mes enfants : la terre, ça se partage :-) !

Aujourd'hui, je vous parle donc de la création d'une tomate cœur de bœuf. Ce sont des tomates que j'apprécie particulièrement et l'année dernière j'ai pu en faire pousser dans mon jardin... Qu'est-ce que c'est bon ! Mais j'aime aussi leur aspect bien charnu, bien dodu...

Me voilà donc partie pour réaliser une tomate cœur de bœuf en grès. Je l'ai réalisé en la sculptant dans une masse de terre pleine, en m'appliquant pour bien faire ressortir les parties charnues, et en dessinant les creux si caractéristiques de cette tomate. J'ai aussi pensé à faire un joli pédoncule.

Une fois la forme de la tomate effectuée, il reste la tâche essentielle pour éviter des explosions à la cuisson : le vidage de la tomate ! Le principe est assez simple, je coupe en deux et j'évide. J'ai l'impression de faire des tomates farcies... sauf que je vais laisser le vide :-).

J'avais pensé à faire une petite vidéo pour vous montrer un peu cette étape :


Une fois l'évidage effectué, ma tomate coupée en deux ressemblait à ceci :


Il n'y avait "plus qu'à" ressouder les deux parties avec de la barbotine puis, surtout ne pas oublier de faire un petit trou pour que l'air puisse s'échapper à la cuisson et éviter l'explosion.

Je suis contente, car j'ai réussi à lisser un petit trou parmi les feuilles du pédoncule : il est ainsi très discret, presque invisible. Avant cuisson, j'avais donc une tomate comme ceci :


En une après-midi environ, ma tomate était prête pour cuire au four. Bien sûr il a fallu attendre qu'elle sèche un peu d'abord. A la sortie de la première cuisson, il fallait passer à l'étape émaillage. La voici après la première cuisson :



J'étais alors très contente que l'atelier ouvre à nouveau pour me pencher sur cette question épineuse. Un émail peut radicalement changer l'aspect d'une pièce... j'ai parfois donc un peu d'appréhension pour choisir correctement les émaux.
Je savais que je ne voulais pas une tomate uniformément rouge. Je voulais un émail avec des nuances pour mettre en valeur ses formes et ses courbes. Du coup, je me suis décidée à utiliser plusieurs émaux et même un peu d'oxyde. J'ai mis un peu d'oxyde de manganèse sur le pédoncule car je souhaitais qu'il ressorte plus foncé. J'ai ensuite ajouter un émail "chun fer" sur le pédoncule pour avoir une teinte verte foncé. Ensuite, je suis passée au corps de la tomate. Là, j'ai mis au pinceau un émail jaune vif dans le creux des côtes, en estompant avec le doigt ce qui dépassait un peu afin que le jaune se concentre surtout dans les côtes. Après, j'ai mis du vert pistache sur le dessus de la tomate. De la même façon que le jaune, j'ai estompé un peu en bas pour espérer un dégradé. Enfin, j'ai retourné la tomate et j'ai mis au pistolet un émail rouge, en faisant en sorte de ne pas en mettre sur le dessus.

Après, j'ai prié le dieu des fours et des émaux :-D.

Le rouge n'est pas ressorti comme je l'imaginais, c'est à dire brillant. Globalement, la tomate est ressortie avec un aspect plutôt satiné que brillant, mais l'ensemble me plait beaucoup. Les couleurs se marient bien, bref... voici les jolies photos que j'ai finies par prendre !